Vous avez sûrement connu Davy Mourier grâce à son activité sur le petit écran dans la web-série Nerdz, les sketches du collectif Golden Moustache ou encore le Golden Show. Mais le Monsieur a plus d'une corde à son arc. Il est aussi dessinateur et tout son talent se retrouve dans La Petite Mort, une bande dessinée en trois tomes, parue aux éditions Delcourt entre 2013 et 2015.
La version courte? C'est génial. Mais on va quand même vous en dire un peu plus.
Dès le début, Davy annonce la couleur. Comme l'encrage, l'histoire et l'humour sont d'un noir de jais.
La Petite Mort raconte l'histoire de… bah, de la Petite Mort, le fils de la faucheuse, destiné à reprendre le business familial, à savoir la fauche des âmes quand les gens sont sur le point de mourir. Avec un tel postulat de départ, difficile de ne pas voir venir le florilège d'humour noir. Et ça ne manque pas. Chacune des petites histoires qui composent la BD regorge de pépites, qu'elle prenne une/deux pages ou seulement trois cases.
Les petits tracas de la famille Mort, les déboire de la Petite Mort à l'école puis au collège et son « éducation » par Papa Mort, etc. Tout se prête à un jeu de mot, un gag, une punchline à la fois douce et amère. Chaque tome est parsemé d'interludes sous la forme de fausses vraies publicités, tournées en dérision sous le sigle de la mort (le cartable « Hello Kittu » par exemple). Amateurs d'humour noir, vous serez véritablement comblés !
La Petite Mort finit par devenir papa...
La Petite Mort n'est pas pour autant vide de sentiments forts. On est souvent proche des larmes car la mort reste ce qu'elle est, tragique, même et surtout à travers le regard d'un enfant. Un enfant qui, à la base, n'aime pas particulièrement faucher du SDF pour s’entraîner et préférerait devenir fleuriste. Quand on la lit au-delà des gags, La Petite Mort porte un vrai message. Dans son apprentissage, La Petite Mort découvre la guerre et la famine, la misère, la vieillesse interminable, la maladie… Tant de sujets certes abordés avec humour et ironie (tragique) mais toujours avec bon goût.
Quant à l'histoire principale, qui suit la Petite Mort de sa naissance à l'âge adulte, elle traite d'amitié, d'amour, de mort mais surtout, surtout de fatalité.
Car, au fond, on sait que La Petite Mort ne sera jamais fleuriste...