Parmi les films consacrés au sport, la boxe occupe une place à part entière. Pourquoi même ceux qui n’aiment pas ce sport en ont forcément vu au moins un dans leur vie? Sommes-nous en plein déni? Aimons-nous secrètement la sueur et le sang de ses combattants? Ou plus simplement, ses personnages extraordinaires, ses comebacks improbables, ses Adrian. Jab, uppercut, crochet, direct: en regardant des films sur la boxe, vous y aurez droit. D’autres sujets passionnants viennent étoffer leur scénario.
Creed *
En voici une liste non exhaustive et quelques exemples qui vous intéresseront peut-être :
- La rédemption, comme dans De l'ombre à la lumière en 2005 de Ron Howard avec Russell Crowe ou La Rage au ventre en 2015 d'Antoine Fuqua avec Jake Gyllenhaal et Rachel McAdams,
- Les comebacks et notamment suite à une incarcération en prison comme dans Hurricane Carter de Norman Jewison avec Denzel Washington en 1999,
- Les conflits de générations entre boxeurs ou entre boxeur et entraineur. Par exemple, Rocky Balboa en 2006 de et avec Sylvester Stallone en 2013, Creed avec le même Sylvester Stallone et Michael B. Jordan, Match Retour de Peter Segal entre des De Niro et Stallone vieillissants,
- La boxe sur fond de conflits sociaux: The Boxer en 1997 de Jim Sheridan avec Daniel Day-Lewis durant la guerre civile nord-irlandaise entre protestants et catholiques,
- Des références à des combats de légende: George "Iceman" Chambers vs. Monroe "Undisputed" Hutchens dans Un Seul deviendra invincible de Walter Hill en 2002 avec Wesley Snipes.
La gent féminine est également bien représentée avec des films très réussis comme Girlfight en 2000 de Karyn Kusama avec Michelle Rodriguez et Million Dollar Baby en 2004 de et avec Clint Eastwood et Hilary Swank.
Les films sur la boxe? Bien plus que de la boxe, donc.
Miles Teller en boxeur: étonnant
La bande-annonce de Bleed for This de Ben Younger (réalisateur de l'excellent Boiler Room) est disponible depuis peu. Le scénario semble cousu de fil blanc et pourtant, le film rencontrera certainement un certain succès. Grandeur, chute, rédemption et comeback combinés, comment y résister? On est aussi toujours étonné de voir les transformations que les acteurs subissent pour incarner leur personnage. Jake Gyllenhaal dans La Rage au Ventre avait été impressionnant. Miles Teller l’est ici tout autant. Qui aurait imaginé le flegmatique Reed Richards de l’infamme Fantastic Four (2015) en Vinny « Paz » Pazienza, bête de ring? Peut-être ceux qui avaient déjà noté le potentiel de l’acteur dans Whiplash, finalement très proche d’un film de boxe: sueur, sang, duel avec son chef d’orchestre, scènes d’entrainement. A noter également la presence de Katey Sagal (Sons of Anarchy) et Aaron Eckhart (Thank You for Smoking, The Dark Knight). Sortie de ce film en France certainement en fin d’année.
Hands of Stone
En attendant, le réalisateur vénézuélien Jonathan Jakubowicz nous propose Hands of Stone. Il sortira en salle le 26 août mais a déjà été présenté au festival de Cannes 2016. Edgar Ramirez incarne Roberto Durán surnommé « Manos de Piedra ». Le film retrace l’histoire du champion et de son entraîneur Ray Arcel joué par Robert De Niro. 119 combats, 103 victoires dont 69 sur K.O. sur l’ensemble de sa carrière: impressionnant. Le film s’intéresse plus particulièrement aux années 70 et 80, très prisées au cinéma ces temps-ci, et notamment à ses combats contre la légende Sugar Ray Leonard. En toile de fond, on retrouve des thèmes communs à tous les films de boxe. Il y ajoute également une dimension politique spécifique à cette période de tension en Amérique Centrale: Leonard l’américain vs. Durán le panaméen.
Le thème de la boxe n’intéresse pas qu’Hollywood. On notera également des productions marquantes indiennes comme Mary Kom en 2014 avec la Bollywoodienne Priyanka Chopra, allemandes avec Max Schmeling en 2010 ou encore canadiennes comme A Fighting Man en 2014. Quant aux films français, sauf erreur et correction que vous ne manquerez pas d'apporter, on en trouve peu, au mieux le Edith et Marcel de Claude Lelouch consacré à la relation entre la chanteuse Edith Piaf et le boxeur Marcel Cerdan.
Ne boudons pas notre plaisir à regarder une scène présente dans tout film de boxe digne de ce nom: l’entrainement. Dépassement de soi, transformation du corps et de l’esprit, relation filiale avec l’entraineur, préparation au combat à l’apogée du film. Voici à quoi cette scène ressemblait en 1949 dans Champion avec Kirk Douglas:
Une recherche rapide sur le web et vous tomberez rapidement sur des pages dédiées aux films de boxe des années 30 à nos jours. La liste est longue. Si vous y ajoutez d’autres sports de combat comme la lutte, les arts martiaux ou le kickboxing, elle n’en finit pas. Chacun y va de son Top 5. Néanmoins, un consensus s’établit autour des films suivants :
- Raging Bull en 1980 de Martin Scorsese avec un De Niro fou, numéro 1 incontestable,
- Rocky, le 1er de la saga tout particulièrement,
- Million Dollar Baby: de multiples Oscars en 2005 dont celui du meilleur film,
- When We Were Kings, considéré comme le meilleur documentaire sur la boxe: le combat entre Mohamed Ali et George Foreman sur fond de revendications de la communauté afro-américaine,
- Requiem For A Heavyweight en 1962 avec Anthony Quinn: un classique semble-t-il.
Solide, ce duo d’acteurs dans The Fighter de David O. Russell (Three Kings, American Hustle, Silver Linings Playbook…)
Un autre film est particulièrement intéressant: The Fighter (2010) de David Russell avec Mark Wahlberg et Christian Bale qui, comme Jake Gyllenhaal, ne cessera de nous étonner par les transformations de son apparence physique. Et pourquoi ne pas ajouter Snatch de Guy Ritchie avec Jason Statham et Brad Pitt? La boxe est en effet un élément central de l’histoire.
Rocky et Stallone: une saga et un acteur-réalisateur qui ont fortement influencé le genre au point d’avoir sa statue proche du musée des beaux-arts de Philadelphie, E-U.
Parmi les classements les plus surprenants, le box office sur Box Office Mojo: trois Rocky sur le podium et le Rocky IV en 1ere position, pourtant loin d'être le meilleur. Il faut dire que le duel entre Rocky et le méchant russe Drago (interprété par Dolph Lundgren, suédois, diplômé en chimie à l'institut royal de technologie de Stockholm et boursier du prestigieux M.I.T. de Cambridge, USA...) jouait à merveille sur la fibre patriotique de nombreux américains au milieu des années 80.
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Claude Nougaro, Quatre boules de cuir
Crédits : Vignette de l'article par pipes.on.food (Instagram)
(*): Photo alternative, non officielle: