Si vous suivez de près ou de loin la scène manga/anime, vous n'êtes sûrement pas passé à côté du phénomène My Hero Academia. Annoncé comme le nouveau Naruto, comparé au non moins phénoménal One Punch Man, boosté par un anime de qualité (revu par Kere et BigB), il a tout pour plaire.
Cependant, il fait de l'ombre à une autre pépite issue du même magazine, le Weekly Shonen Jump : Hinomaru Sumo. Ecrit et dessiné par Kawada ; il est édité en France chez Glénat depuis avril 2016.
L'histoire ? Un brin classique, vu qu'on nous présente Hinomaru, un bon gars de petite taille qui entre au lycée avec un rêve : devenir le Yokozuna, le plus puissant sumotori vivant révéré de tous.
Il faut bien l'avouer, le thème du sumo peut à première vue paraître cocasse, surtout en occident. Dans l'imaginaire collectif, les sumotori ne sont que des colosses sans cervelle qui se battent en couche-culotte. Cependant, Hinomaru Sumo fait très vite exploser les clichés pour nous montrer le sumo comme ce qu'il est vraiment : un sport noble, spectaculaire et très profond techniquement ; à travers un héros qui, justement, s'est entraîné dur pour dépasser son handicap physique (sa petite taille) et vaincre des géants qui le dépassent de deux têtes. Hinomaru n'est pas un underdog ordinaire, c'est un badass pur et dur.
Néanmoins, Kawada ne base pas son œuvre que sur son personnage principal, et l'entoure d'un ensemble de personnages secondaires tous attachants : le délinquant vite réformé par le héros, le capitaine d'apparence timide mais qui reste très fort… Des stéréotypes, certes, mais restent très bien exécutés. On n'attend qu'une chose, c'est d'en voir plus !
Le tout est mis en valeur par un style de dessins réaliste (dans la mesure du genre, à l'opposé d'un style cartoonesque comme dans One Piece), qui sans être révolutionnaire se démarque par l'agrément d'une esthétique « estampe japonaise à l'ancienne » dans certains moments-clés. S'accordant à merveille avec le thème du sumo et toute l'histoire, les traditions japonaises qui sont évoquées, l'ensemble donne d'emblée au manga une identité, une patte qui lui permet de se distinguer, et même de se placer un cran au dessus des autres.
En somme, le tome 1 de Hinomaru Sumo pose de très bonnes fondations pour une manga de sport avec un gros potentiel. Serions nous en train de voir naître le prochain Eyeshield 21 ? Le prochain Kuroko no Basket ? Rien n'est moins sûr car malgré sa mise en avant par la Shueisha dans le Jump et ses résultats corrects dans les sondages de popularité, le manga ne se vend pas très bien. Il ne reste donc plus qu'à attendre que le manga grandisse, trouve son public et, qui sait, peut être l'annonce d'une adaptation en anime permettra-t-elle à Hinomaru de décoller ?