Canis Lupus et ses sous-espères (dont le chien) seront le thème de cet article. Vous seront été épargnés les Beethoven, Belle & Sébastien ou équivalents de ce genre de poil. On parle ici de loups et chiens aux crocs bien pointus.
Game of Thrones (2011-)
En début de première saison, la famille Stark adopte six loups géants trouvés à proximité de leur mère décédée. Dans la série, les petites boules de poils grandissent avec les enfants des Stark dont le symbole familial est le loup. Ils les accompagnent dans leurs périples au péril de leur propre vie. Doux, sauvages, puissants, leur personnalité reflète celle de leur maitre. Celui de Sansa se nomme Lady, Summer pour Bran, Grey Wind pour Robb dont le destin commun est particulièrement tragique: la tête du loup est cousue sur le corps décapité de son maître, le dernier roi du Nord. En fin de saison 5, les trois survivants de la portée sont les loups de Rickon (Shaggydog), d’Arya (Nymeria) et Ghost le bien nommé, le loup de Jon Snow.
Qu'il est mimi, Ghost...
Wooow! Tout doux!
Des inuits du Nord, une race de chien ressemblant à un loup, ont été utilisés dans le film et selon les besoins, numérisés et rendus plus grands.
I am a legend avec Will Smith, Alice Braga et Dash Mihok (2007)
La ville de New York est anéantie par un virus. La nature a repris ses droits sur la ville, envahies par la végétation et des animaux sauvages. Parmi les survivants, Robert Neville interprété par Will Smith, et sa chienne Samantha. Au court d’un combat, Sam est blessée et infectée, contraignant Robert Neville à l’euthanasier. Le désir de revanche poussera le survivant à sortir de son refuge et combattre les « darkseekers », créatures infectées.
A la mort de sa chienne (un berger allemand du nom réel d'Abbey), Neville est désespéré, confronté à sa propre solitude. Le réalisateur Francis Lawrence (Constantine en 2005, The Hunger Games en 2013, 2014 et 2015) en a fait une scène particulièrement poignante. Dans un entretien, Will Smith confit qu’il se refusait d’avoir un chien depuis la disparition de son propre Golden Retriever, renversé par une voiture. Et pourtant, durant le tournage, le chien et l'homme s'entendent à merveille.
On sait par ailleurs que la Warner Bros considère depuis longtemps une suite à l’univers post-apocalyptique de I am a legend, et pourquoi pas en faire une franchise.
Armageddon avec Bruce Willis, Billy Bob Thornton, Ben Affleck et Liv Tyler (1998)
Cette réalisation de Michael Bay est ce qu’on appelle un film pop-corn. Pas la peine de chercher la moindre trace de cohérence dans le scénario, l’enchainement des clichés permet de suivre avec sérénité l’histoire de la destruction certaine de la Terre à son sauvetage miraculeux. Tout le plaisir qu’on y prend consiste à admirer les effets spéciaux de l’époque et apprécier, le sourire en coin, l’écart infime qui sépare parfois le plausible du ridicule. Les capacités cérébrales seront sollicitées au strict minimum mais l’un de vos neurones encore capables de sense critique notera qu’une pluie de météorites ne viendra jamais à mettre à mal de l’une des règles d’or d’Hollywood: on ne tue pas les animaux.
Voici Little Richard, bulldog français de son état. Alors qu’il échappe à son maitre et s’en prend à un jouet gonflable de Godzilla (grand destructeur de Tokyo), une pluie de météorites s’abat sur New York. La tour Chrysler et la gare centrale n’y résistent pas. Les Twin Towers apparaissent elles-mêmes bien endommagées. Les voitures et bus des rues de New York explosent ici et là. Les dégâts matériels et humains semblent colossaux. Et pourtant, Little Richard survit dans la ville ravagée. La mention qui conclut les films disant « aucun animal n’a été maltraité » ne concerne donc pas que le tournage mais également le déroulement-même de l’histoire.
Little Richard: No York, No problem. Chapeau bas!
Sherlock Holmes avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, Les Chiens de Baskerville (S2Ep2, 2012)
Holmes et Watson mènent l’enquête dans un centre de recherche militaire qui expérimente sur des animaux et dissimule un lourd secret. Cet épisode de l’excellente série de la BBC n’est peut-être pas l’un des plus aboutis mais on y retrouve avec grand plaisir un Benedict Cumberbatch survolé et incisif et une réalisation excellente.
L’œuvre d’Arthur Conan Doyle y fait l’objet d’une réinterprétation réussie. On voit dans cet épisode Watson effrayé, un Holmes dans le doute sur la nature de la créature aux yeux rouges qui menace et tue. La peur du loup existe bel et bien mais plus menaçants encore, les secrets d’état et les risques pris lors de modifications génériques.
My Dog Tulip (2009)
Finissons cette série par une touche de tendresse canine. J.R. Ackerley, écrivain d’âge mûr, relate les quinze ans de sa relation avec Tulip, une femelle berger allemand (dit "alsacien" dans l’Angleterre de l’époque). Maltraitée par ses maîtres précédents, Ackerley l’accueille dans sa vie bourgeoise. Il nous parle de son éducation, de sa sexualité et de sa maternité. Christopher Plummer prête sa voix à Ackerley tout au long du film. Le ton et le langage de l’acteur colle parfaitement au distingué gentilhomme anglais. Sans jamais utilisé de termes crus, il s’amuse des péripéties de Tulip et plus encore des siennes, maître hésitant d’une chienne difficile qui aboie et mord ceux qui s'approchent de lui.
Le dessin de l’anime est simplement crayonné, parfois même sans être coloré. Très vivant, il ajoute à l’humour du vieil homme une fragilité touchante. Rien d’exceptionnel au scénario. Il est décrit simplement et justement la gratitude qu’éprouve un homme solitaire lorsqu’un animal lui dévoue inconditionnellement son existence.
A vos Croc Blanc et Cujo dans la section "Commentaires"!