Les douze joueurs composant l’équipe américaine de basketball participant aux J.O. de Rio ont été annoncés. Elle sera menée par Coach K (Mike Krzyzewski) comme souvent depuis 1990, accompagné entre autres de Tom Thibodeau, nouveau coach des Timberwolves de Minnesota, et Monty Williams, assistant-coach des Thunders d'Oklahoma City.
On peut dire sans trop se tromper que quelle que soit la sélection, les E.-U. sont quasiment garantis de l’emporter. Depuis 1992, année depuis laquelle des joueurs professionnels de la NBA participent aux compétitions internationales, leur palmarès est impressionnant: victoires dans 14 compétitions internationales majeures sur 16, 126 matchs remportés sur 133 joués soit 94,7%. Rien à dire, la domination est totale.
Quelques mots d’abord sur les équipes les plus représentées dans la sélection nationale américaine.
Golden States Warrior est l’équipe la plus représentée. Steve Kerr, coach de l’équipe d’Oakland, doit certainement voir d’un mauvais oeil que trois joueurs de son cinq majeur actuel jouent cet été après une longue saison, épuisante physiquement et mentalement.
Après une défaite respectable en finale de conférence est face aux Cavaliers de Cleveland, l’équipe canadienne de Toronto, les Raptors, offre son duo « all-star » offensif à l’équipe américaine. Une participation qu’elle n’avait pas fait depuis les J.O. de Sydney en 2000 avec Vince « half-man, half-amazing » Carter. Par ailleurs, Jonas Valanciunas et Luis Scola joueront pour leur pays, la Lithuanie et l’Argentine respectivement.
On notera l’absence des joueurs issus des Spurs de San Antonio (pas de Kawhi Leonard ni de LaMarcus Aldridge) et de Atlanta Hawks (Paul Millsap) qui ont pourtant eu une bonne saison 2015-2016.
Intéressons-nous maintenant aux douze joueurs et ce qu’ils apportent à l’équipe américaine.
Kevin Durant (Oklahoma Thunders): on peut dire que cette équipe est celle de KD. Il partagera peut-être la vedette avec Kyrie Irving mais il combine les atouts: une notoriété internationale déjà établie, une combinaison de talents rare, un statut de joueur libre qui fait de lui le prospect le plus courtisé de la NBA durant cette intersaison. En plus, il dispose d'un palmarès international parfait : champion du monde et MVP du tournoi en 2010, champion olympique en 2012. Voyons donc si il peut mener l’équipe en 2016 sur le terrain et l’emporter, sans Lebron James ni Kobe Bryant ni Chris Paul (tous trois, des leaders reconnus) comme en 2012.
Klay Thompson (Golden States Warrior): l’un des « splash brothers », le sniper à trois points et un défenseur solide. Sa présence pose en fait une autre question: où est donc l’autre arrière de GSW, Stephen Curry? On sait le MVP des saisons 2014-15 et 2015-16 blessé: coude, genou, cheville. Il lui faudra les trois mois de l’intersaison pour se remettre en forme et les J.O. semblaient de trop. Klay Thompson a une nouvelle chance de briller à 3 points, sachant que la ligne est plus proche du panier en compétition internationale qu'en NBA. "Trop facile" diront certains.
Harrison Barnes (Golden States Warrior): joueur sur le marché des transferts, on imagine qu’il a besoin d’une médaille en or pour permettre à son agent sportif et aux responsables de l’équipe d’oublier sa performance lors des playoffs 2016. A moins qu’une équipe désespérée comme les 76ers de Philadelphie ne lui signe un gros chèque sans regarder de près sa progression en quatre ans de carrière et son potentiel pour le futur...
Draymond Green (Golden States Warrior): l’ailier aux multiples talents doit se racheter. Son éjection durant la série contre Cleveland a probablement coûté à son équipe un titre NBA et à lui, celui de MVP de la finale. Il se voit également offert l’opportunité de martyriser l’entre-jambes de joueurs internationaux absents du championnat américain, à l’image de Lebron James en finale ou Steven Adams en finale de conférence.
Kyrie Irving (Cleveland Cavaliers): en NBA et assurément sur le plan international, on ne voit personne capable de stopper le meneur des CAVs. Bon passeur et attaquant impérial, à lui seul, il devrait suffir aux E-U pour gagner une médaille en or. Sur le parquet, il ne retrouvera pas Lebron James ni Kevin Love. On savoure déjà de le voir jouer avec trois joueurs des GSW qu’il a battu en finale NBA. Son coéquipier Tristan Thompson devrait quant à lui jouer pour l’équipe nationale canadienne.
Kyle Lowry (Toronton Raptors): bien que de petite taille pour un joueur de basketball NBA (1,83m seulement), Lowry est un meneur complet. Il vient de terminer la meilleure saison de sa carrière avec 21,2 points and 6,4 passes décisives par match. Probable remplaçant de Kyrie Irving, il sera le meneur de jeu le plus enclin à distribuer la balle bien qu’il soit aussi bon joueur offensif. On a tout de même le sentiment qu’il est un choix de second ordre: des joueurs plus médiatiques comme Stephen Curry, Russell Westbrook, James Harden, Damian Lillard, Chris Paul ont tous décliné l’invitation de l’équipe nationale américaine. Il se voit offerte une opportunité de jouer pour son pays pour la première fois à l’âge de 30 ans et de contribuer activement à sa victoire.
DeMar DeRozan (Toronton Raptors): la carrière de ce joueur est sur la pente ascendante depuis la saison 2013-2014 durant laquelle il cumula une sélection au All-Star Game et 22,7 points par match. Il participa également à la campagne victorieusement du championnat du monde FIBA 2014. Au Rio, il aura à nouveau la possibilité de gagner en visibilité sur la scène internationale alors que les médias américains traitent toujours avec un peu de condescendance l’équipe canadienne pour laquelle il joue depuis le début de sa carrière.
Jimmy Butler (Chicago Bulls): maintenant leader incontesté des Bulls avec le départ de Derrick Rose pour les New Yorks Knicks, Butler est un joueur complet : défenseur périphérique solide, 21 points avec une réussite de 45,4%, 5,3 rebonds et 4,8 passes décisives, il sait tout faire.
Paul George (Indiana Pacers): qu’on est content de revoir ce joueur excellent porter le maillot de l’équipe américaine. Il y a deux ans, lors d’une marche d’entrainement préparatoire à la coupe du monde, il s’était horriblement fracturé la jambe droite. Sélectionné pour les All-Stars 2016, sa saison 2015-2016 a probablement été excellente, montrant qu’il est de retour au sommet de sa forme : 23,1 points en moyenne, 7 rebonds, 1,9 interceptions en moyenne sur 2015-2016.
Deandre Jordan (Los Angeles Clippers): le pivot des Clippers nous a habitué à des dunks surpuissants. On imagine difficilement qui pourra l’en empêcher sur la scène internationale. Même sans son meneur de jeu Chris Paul, blessé et absence de la compétition, la formule est assez simple: jeter le ballon quelque part dans les airs et voir les 120kg du spécimen décoller puis s’écraser sur la tête du pivot adverse. Pour preuve, 70% de taux de réussite. Il apporte également ses qualités de défenseur (1ere équipe «All-Defensive » deux années de suite) et de rebondeur avec près de 14 par match en 2015-2016.
Carmelo Anthony (New York Knicks): c’est une surprise de voir l’allier des Knicks participer à la compétition. A 32 ans et régulièrement blessé, il aurait peut-être bien été inspiré de faire l’impasse. A moins que sa mission secrète ne soit de convaince Kevin Durant de rejoindre son équipe cette saison ou la suivante, sa priorité devrait être de dédier les dernières années productives de sa carrière à gagner un champion NBA. Il a d’ailleurs déjà été médaillé d’or en 2008 et 2012 et de bronze en 2004, tout comme Lebron James qui lui a fait le choix raisonnable de ne pas participer aux J.O. de Rio.
DeMarcus Cousins (Sacramento Kings): la Draft 2016 semble avoir irritée le pivot de Sacramento. Au 1er tour, son équipe a sélectionné Marquese Chriss, un allier fort / pivot qui joue donc la position que lui. C'est incompréhension. Un retour en équipe nationale lui fera certainement du bien. « Boogie » a déjà été productif avec elle lors de la coupe du monde en 2014 et on sait ce joueur à l’égo démesuré pourtant difficile à gérer.
Crédits: portraits par NBA.com, Entête par Getty Images/Christian Petersen