Alors que le film commence tout doucement à se dévoiler, revenons ensemble sur une licence qui a bercé notre enfance.
Arrivés en 1993 aux USA sur la FOX puis en 1994 chez nous sur TF1 (merci Dorothée !), les Power Rangers sont une adaptation des Super Sentai japonais. La première saison est adaptée de Kyōryū Sentai Zyuranger dont Haim Saban acheta les droits pour en faire une version américaine. Au lieu de refaire une version 100% US ou de simplement doubler la série, il décide de conserver uniquement les scènes d'actions et d'y rajouter des scènes civiles filmées aux USA par le casting occidental.
Cette version devient donc plus légère, voire niaise, à l'opposé de celle du Japon, plus "adulte". La production changera même le sexe du Ranger Jaune pour en faire une fille, l'équipe devient donc un bel exemple de diversité ethnique, sujet qui fâche toujours de nos jours.
Saban venait donc de "créer" une série jeunesse à moindre coûts avec un succès presque immédiat. Ajoutez à cela le nombre incalculable de produits dérivés: la pompe à fric était démarrée.
Le film, ça en est où ?
"Cinq lycéens ordinaires ont l'obligation de devenir extraordinaires lorsqu'ils apprennent que leur petite ville d'Angel Grove est sur le point d'être annihilée par une menace venue d'ailleurs. Choisis par le destin, ils découvriront rapidement qu'ils sont les seuls qui peuvent sauver la planète. Mais pour ce faire, ils devront d'abord surmonter leurs problèmes du quotidien et regrouper les Power Rangers avant qu'il ne soit trop tard."
En tournage depuis peu, seulement quatre images officielles sont pour l’instant disponibles: le logo du film, Elizabeth Banks dans son costume de Rita Repulsa (que vous pouvez facilement trouver en costume sur le net sur le tournage), les Rangers en tenues de ville et en costume.
Le logo fut dévoilé à la CinemaCon. Reste à espérer qu'il évolue dans les mois à venir, beaucoup trop cheap, (très) mal fait et fort sombre. Il est à l’opposé du logo de Mighty Morphin de l'époque qui lui était bien plus chaleureux.
Là encore, la production fait le choix de la diversité ethnique, allant même jusqu'à prendre une anglaise dans le rôle de Kimberly Hart, la Ranger Rose jouée par Naomi Scott (Terra Nova). Le reste de l'équipe est composé (de gauche à droite) de RJ Cyler le Ranger Bleu, Ludi Lin le Ranger Noir, Becky G (une rappeuse mexicaine) le Ranger Jaune et Dacre Montgomery le Ranger Rouge, leader de l'équipe. Comme beaucoup d'autres studios, Lionsgate choisit ici des acteurs presque inconnus pour lancer la franchise et comme nous l'ont montré les premières saisons, les personnages sont facilement échangeables, parfait en cas de pépin! Cette équipe semble toutefois un peu vieille pour être lycéenne. On a qu'à se dire qu'ils ont redoublés plusieurs fois..
Voici donc les fameux costumes qui font débat. Gros rappel aux costumes originaux, surtout les casques, ils ont subits une grosse mise à jour. Exit le spandex, les Rangers se retrouvent avec des armures proches de celles d'Iron Man. Aux critiques concernant la poitrine des armures, la production répond que les armures sont comme une seconde peau, soit, mais les talons font un poil too much.
Elizabeth Banks se dévoile en Rita Repulsa et elle aussi est diamétralement opposée à la version de l’époque. On passe donc du costume de sorcière de l’espace à une tenue plus légère et plus guerrière. Deux choses à noter sur ce nouveau costume: l’aspect vert et son côté draconique, pointant fortement vers le Ranger Vert ou du moins vers son Dragonzord. Si dans la série Repulsa contrôlait Tommy Oliver à qui elle avait donné le Zord, il se pourrait ici qu’elle contrôle le robot géant. Peut-être Tommy est-il plus lié à elle qu’il ne l’était dans la série (une espèce de Martha inversée).
Sur cette photo de tournage (non officielle) on peut apercevoir ce qui semble être des gardes boue avant de moto, une pour chaque Ranger ainsi qu'une sixième, grises, pour un dernier Ranger ?
A noter qu'aucune annonce n'a été faite concernant un sixième Ranger, aussi bien au scénario qu'au casting. Etonnant quand on connait la popularité de Tommy Oliver, successivement Ranger Vert puis Blanc.
A qui s’adresse vraiment ce film ?
Si Lionsgate s’est depuis un moment spécialisé dans les films pour jeunes ados, le studio a fait le choix d’adapter le premier roster des Power Rangers, choix évident si l’on compare la popularité des différentes équipes. Il faudra donc attirer les jeunes têtes blondes pour voir ce film, alors qu’elles seront probablement en train de regarder la saison 24 de la licence (Power Rangers Ninja Steel) qui n’aura pas grand-chose à voir avec le film. Mais Lionsgate ne devra pas négliger les vrais fans, ceux de la première heure, âgés maintenant pour la plupart d’une bonne vingtaine d’années, voire la trentaine. C'est toute cette génération qu'il faudra séduire pour que Lionsgate puisse lancer une nouvelle franchise aussi forte que Hunger Games et Divergente.
Sur une note plus personnelle, j'ai toujours gardé cette série dans un coin de mon petit coeur de nerd, même des années plus tard (merci à Netflix et sa bibliothèque Power Rangers bien remplie). C'est donc ravi que j'ai accueilli l'annonce de ce reboot par Lionsgate, en espérant que la production soit aussi soignée que celle d'Hunger Games. Sans attendre du film qu'il soit excellent, j'en attends simplement qu'il me divertisse et me ramène en enfance autant qu'un Jurassic World.
BOOM! Studios
Quelques temps après l’annonce du reboot, Boom studios nous annonçait la sortie d’un comics Power Rangers, lui aussi centré sur la première équipe mais plus particulièrement sur le Ranger Vert, le fan favorite absolu. La série s'est offerte de nombreuses variantes covers dont voici un extrait.
Le comics commence alors que Tommy est en pleine rédemption au sein des Rangers, lui qui a su s’extraire du contrôle de Rita Repulsa. Grâce à ses ventes plus que correctes, la série profitera d'un spin-off centré sur le Ranger Rose. Si Kyle Higgins ne révolutionne pas le genre, il adapte une histoire connue de tous sans trop de lourdeurs. Il est épaulé par le dessinateur Hendry Prasetya qui livre ici un très beau travail, sublimé par le coloriste Matt Herms, la série s'adresse surtout aux nostalgiques, mais les non initiés passeront tout de même un bon moment.