Le magazine Variety n'est pas le seul à communiquer régulièrement sur le salaire des actrices et acteurs hollywoodiens. Forbes le fait régulièrement depuis des années et le mouvement #MeToo a levé le voile sur les disparités hommes-femmes, donc sur leur cachet en général. Le dernier article sur le site publié par Variety ne clarifie pas véritablement le sujet. Son tableau récapitulatif donne une idée des salaires des acteurs et son compte Twitter s'en fait écho : des chiffres clairs, ronds, définitifs comme celui-ci :
Did you know Sandra Bullock was in #Minions? She made $10 million for her role in the 2015 film. More star salaries: https://t.co/OGUjRx4HMy pic.twitter.com/QHb2vBT7Ys
— Variety (@Variety) 10 May 2018
ou encore celui-là :
.@LeoDiCaprio was willing to take a pay cut in order to get Quentin Tarantino's 'Once Upon a Time in Hollywood' made https://t.co/ZFVQL0OeOA pic.twitter.com/kFGQZE0jk3
— Variety (@Variety) 10 May 2018
Pourtant, l'article lui-même explique que les salaires sont difficiles à déterminer : finie l'époque où les actrices et acteurs de la "A-list" recevaient un cachet substantiel en amont. Désormais, ils s'associent à la production des films, monnayent des tweets et posts Instagram promotionnels sur les comptes personnels et reçoivent des bonus colossaux dépendant des recettes des films. Les stars disposent de nouveaux leviers comme leur appartenance à des franchises dont le renouvellement les rendent encore plus indispensables. Les studios se voient alors contraints d'augmenter les salaires et d'offrir des avantages en nature comme des hôtels cinq étoiles, des avions privés pour les tournées promotionnelles... : le trio gagnant "quote - points - perks" (devis - pourcentages - avantages).
Manquement étonnant, l'article ne mentionne pas si les montants sont bruts ou nets. Certainement, le fisc américain impose massivement les montants négociés. S'ajoutent les factures des avocats qui bâtissent les contrats et celles des agents représentant les acteurs. Ces derniers prélèvent leur dû estimé à 10% des montants des devis, selon Vanity Fair.
Daniel Craig : 25M$ pour le 25eme Bond en 2019
La liste de Variety est un échantillonage des salaires, pas un Top 20. Elle reste intéressante, à supposer qu'elle respecte malgré tout les tendances d'Hollywood. Par exemple, elle n'inclut qu'un acteur dans un rôle du Marvel Cinematic Universe (Robert Downey Jr.), la franchise la plus lucrative de l'histoire du cinéma. L'interprète d'Iron Man fait d'ailleurs parler depuis la révélation de ces salaires. Il a en effet touché 10 millions de dollars pour Spider-man Homecoming alors qu'il est à l'écran... 8 minutes seulement. On ne compte que cinq femmes avec au sommet Anne Hathaway ex aequo avec Jennifer Lawrence, à 15m$ (pour Barbie et Red Sparrow respectivement). Autre surprise, Daniel Craig est en première position avec 25m$ pour le prochain Bond. On comprend pourquoi il n'a finalement pas abandonné son rôle d'espion britannique.
A l'inverse, on note l'absence surprenante de stars bien payées comme Ryan Gosling, Mark Wahlberg, Scarlett Johansson ou d'acteurs non-américains comme le bollywoodien Shah Rukh Khan. Pourquoi de tels choix ? Aucune idée. En conclusion, il est bien difficile de tirer des conclusions et l'article de Variety est à prendre avec beaucoup de précautions.
Crédit : Image d'entête, Variety