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Une ville et ses films: Paris

Nous continuons notre découverte de villes au travers les films qui les ont utilisées en guise de décor. Aujourd'hui, Paris, la capitale française.

 

Bastille Day de James Watkins avec Idris Elba et Richard Madden (2016)

Une association à contre-sens entre un pickpocket (Richard Madden, le Robb Stark de Game of Thrones) et un agent de la CIA (Idris Elba, Pacific Rim, Mandela, Heimdall dans Thor) devient le prétexte à un film d’action en trois temps: les opposer, les réunir, les voir coopérer envers et contre tous. Le film sortira en France la veille de la fête nationale, le 13 juillet 2016 donc. Les critiques publiées ailleurs sont mitigées: un film d’action très efficace bien que générique, une interview grandeur nature d’Idris Elba pour le rôle de James Bond, un mélange de Bourne IdentifyParis with Love et Die Hard. Aussi et surtout, il offre aux spectateurs de beaux points de vue sur Paris avec notamment une course poursuite sur les toits de la ville. Rien que pour cela, le film vaut certainement le coup d’œil.


Un voleur sur les toîts: Richard Madden est "là"

 

A Bout de Souffle de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg (1959)

A Marseille, une petite frappe, Michel, interprété par Jean-Paul Belmondo, vole une voiture et se rend à Paris pour récupérer une somme d’argent. Sur la route nationale, il tue un policier tentant de l’interpeler. Petit à petit, au grès ses rencontres notamment avec Patricia (Jean Seberg) et de ses péripéties dans les rues de Paris, le filet se resserre sur Michel. Le malfrat en cavale sillonne les rues de la capitale: Notre-Dame, Saint-Michel, les Champs-Elysées, la station de métro Georges V, Montparnasse et la rue Campagne Première.


Michel et Patricia sur les Champs-Elysées

Ce film réalisé par Jean-Luc Godard est une icône du cinéma français et de la Nouvelle Vague. Et tout est juste dans ce film: Jean-Paul Belmondo, ses mimiques à la Humphrey Bogart et sa moralité douteuse qui value au film d’être interdit longtemps aux moins de 18 ans, un style entre fiction et documentaire, des jump-cuts dans un même plan qui trompent le spectateur sur la continuité narrative du film. Et le Paris des années 50-60 et ses belles automobiles.

Cardell (@NCardell) vous en dit plus sur la Nouvelle Vague dans cette vidéo (7min10s):

 

Inception de Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page (2010)

Ce chef d’œuvre de Christopher Nolan n’est plus à présenter. Récompensé par quatre Oscars, l’un d’entre eux consacre ses effets visuels. Et Paris s’en souvient. Ou plus exactement, le Paris rêvé de Ariadne jouée par Ellen Page. Trois lieux bien réels sont mis à l’épreuve de la créativité de la jeune femme: le XVème arrondissement (rue César Franck), le XVIème (le passage au-dessus de l’avenue du Président Kennedy) et le pont de Bir-Hakeim. Si on en croit la façon dont Paris se plie sur le Café Debussy (ou dans la réalité le restaurant Il Russo), on pourrait ajouter le VIIème arrondissement, juste au-dessus du XVème !

Inception

Inception


Paris sans dessus-dessous

 

Renaissance de Christian Volckman avec les voix de Daniel Craig/Patrick Floersheim, Catherine McCormack/Laura Blanc, Jonathan Pryce/Gabriel Le Doze

Ce film d’animation de Christian Volckman, entre polar et science-fiction, nous projette dans un Paris futuriste. En 2054, Montmartre et la tour Eiffel surplombent toujours la ville mais la Avalon Corporation et ses panneaux publicitaires géants dominent les individus. Si Paris évolue ainsi, ses habitants se trouveront dans un méandre labyrinthique de plusieurs couches que le graphisme du film en noir & blanc ultra-contrasté rend oppressant à la façon de Blade Runner de Ridley Scott (1982) ou Métropolis de Fritz Lang (1927).

Renaissance

Renaissance
Que Renaissance est beau. Dommage que son scénario soit un peu léger.

Le film fut un échec commercial mais le spectacle qu’il offre est mémorable.

 

Ronin de John Frankenheimer avec Robert de Niro, Jean Reno, Natascha McElhone

Trois éléments caractérisent le film.

Tout d’abord, son scénario est en carton. Une bande internationale de gangsters est formée pour s’emparer d’une valise dont on ne connaitra jamais le contenu, sans importance. Communément appelé un McGuffins, cet artifice permet de faire avancer le scénario sans jamais être d’une importance quelconque.

La vraie force du film vient de ses acteurs. Le duo formé par Robert De Niro et Jean Reno est excellent. Les autres membres de l’équipe ne sont pas en reste : Sean Bean (The Lord of the Ring en 2001, 2002 et 2003, Game of Thrones), le grand acteur suédois Stellan Skarsgård (Dancer in the Dark en 2000, Millenium, Erik Selvig dans le MCU dont Thor en 2011 et 2013, Avengers : Age of Ultron en 2015), Natascha McElhone (The Truman Show en 1998, Solaris en 2002, la série Californication) et Jonathan Pryce en grand méchant (Brazil en 1985, les quatre Pirates des Caraibes, la série Game of Thrones).

Les confrontations et les courses-poursuites s’enchainent à Cannes, Arles mais aussi est surtout à Paris. Quelle poussée d’adrénaline et que de tôle froissée sur l’avenue Duquesneles, les quais de Seine, les Invalides, sous le pont de Bir-Hakeim et lors une remontée incroyable du périphérique à contresens.

N’oubliez pas de mettre votre ceinture sur le périphérique!

Paris - Ronin
Echange d'armes sous le pont Alexandre III

Paris - Ronin
Course-poursuite sur la place Georges Mulot, VIIe arrondissement de Paris

 

La Haine de Mathieu Kassovitz avec Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui (1995)

Plus de 20 ans déjà depuis la sortie du film Mathieu Kassovitz, nominé pour la Palme d’Or au festival de Cannes. Trois jeunes font le deuil d’un ami décédé dans un commissariat de police. Vinz, interprété par Vincent Cassel, est en possession d’un révolver perdu par un policier lors d’une émeute et là, c’est l’escalade de la rancœur, du désœuvrement, du mal-être. Ou plus exactement, la chute. Plus d’un article a déjà été écrit sur La Haine et en 2016, sur la nécessité ou pas de réaliser La Haine 2 afin de capturer l’atmosphère de notre époque, comme le film de 1995 a su si bien le faire. Mathieu Kassovitz s’y est pour l’instant refusé.

Le film est depuis devenu culte. Second long métrage de Kassovitz, sans acteur connu à l’époque, il a frappé le public par son sujet, par son esthétique (notamment, la longueur de ses plans-séquences, un tournage en couleur mais diffusé en noir et blanc…) et son approche anti-nouvelle vague. En plus être une réussite en soi, La Haine fait référence à d’autres chefs d’œuvre. Le « C’est à moi qu’tu parles ? » de Vinz n’est autre qu’une reprise du « You talkin’ to me ? » de Robert De Niro dans Taxi Driver de Martin Scorsese (1976). Le « Le monde est à vous/nous » rappelle le "The World Is Yours" de Tony Montana (Al Pacino) dans Scarface (1983).

Le film a été tourné dans les Yvelines et plus particulièrement les cités des Muguets et de la Noé à Chanteloup-les-Vignes et dans différents lieux de Paris: l’esplanade de Montparnasse, la rue de Rennes, les toits de la ville et ses quartiers bourgeois.

Chanteloup-les-Vignes
Chanteloup-les-Vignes et la place des Philosophes


Paris, la ville lumière, parcourue de nuit par les trois banlieusards

Pour en savoir plus sur La Haine, n’hésitez pas à regarder la critique de Frédéric Bas, enseignant et journaliste.
 

Navré pour les fans d'Amélie Poulain, Le DaVinci Code, Moulin Rouge, Intouchables, Ratatouille et tant d'autres films réalisés par les grands noms du cinéma français. Et de Lucy de Luc Besson bien-sûr. Le choix était difficile. En espérant qu'il vous a plu.

A bientôt, pour une nouvelle ville.

 

Portrait de MarquisDaily
MarquisDaily

Cinéphile, photoshoppeur et rédacteur en herbe

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